En suivant la Route Cezanne, route classée

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Photo à la une : archives Méjanes 13, 6 Fi 9809 – Environs d’Aix-en-Provence : route du Tholonet, Société Editions de France, 1951.
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En installant son chevalet pliant et portatif dans la campagne aixoise, Paul Cezanne a peint les routes qui la sillonnent : la route de Valcros qui mène chez sa sœur et au bord de l’Arc depuis le Jas de Bouffan, le chemin des Lauves au-dessus de son atelier, et la route du Tholonet qu’il emprunte régulièrement toute sa vie, soit à pied, soit en calèche, pour se rendre vers Château Noir et le plateau de Bibémus. Là il plante son chevalet dans les sous-bois épais qui le protègent des regards indiscrets. […] Après déjeuner, un vieux cocher arrivait avec une antique calèche, cahin-caha, devant sa maison, et Cezanne descendait le rejoindre avec sa boite à couleurs sa grande palette et quelques toiles attachées. C’était du côté du Tholonet qu’il se rendait de préférence ; il y avait, un peu sur la hauteur, à l’orée d’un bois sombre, quelques pins qui avait poussés, isolés […]
Souvenirs de jeunesse sur Paul Cézanne, Aurenche (Louis), Editions des Quatre chemins, Paris, 1960

De grands esprits, artistes, poètes, philosophes, se sont, au cours des temps, épanouis en ces lieux. Paul Cezanne bien sûr et ses amis Émile Zola, Baptistin Baille, Philippe Solari, Aurélien Houchard, Joseph Ravaisou et Louise Germain, mais aussi à sa suite, Fernand Pouillon, Maurice Blondel, Léo Marchutz, André Masson, Pierre Tal-Coat, Jacqueline de Romilly, Pierre Teilhard de Chardin, Jacques Duby, François Aubrun et bien d’autres encore.

Peintres et écrivains de la Route Cezanne

C’est en hommage à l’œuvre de Paul Cezanne que André Malraux déclare La Route qui relie Aix-en-Provence à la commune du Tholonet « site classé » (arrêté du 30 mai 1959), la seule route classée de France. Le 17 juillet de la même année, il prend un décret qui baptise cette route la Route Cezanne. Pour retrouver les motivations profondes de cette aventure, il faut rappeler les liens amicaux de politique et de culture entre André Malraux et André Masson, leur goût commun pour les arts en général et la peinture en particulier.

En 1986, dans son ouvrage, Cezanne, la vie, l’espace, Raymond JEAN, le romancier et essayiste aixois décrit ainsi La Route Cezanne :

La route plonge et remonte plusieurs fois vers le paysage de la Sainte-Victoire. Des pins, des cyprès, des oliviers, le chant des cigales, très fort l’été. Incroyable de stridence quelquefois, dans le silence de midi. Des propriétés, des « campagnes » très belles, très abritées, aux noms riants. Des maisons, des résidences, qui rappellent que la peinture présente en ces lieux, rode partout. L’atelier de Léo Marchutz, niché dans les arbres à gauche, la maison d’André Masson, plus bas à droite. Plus loin à gauche, l’étrange bâtisse très cachée, très enfouie de Château Noir […]. Lieu assez âpre, très protégé où viennent séjourner des artistes […].
Mais aussi sur cette route, d’autres repères. Nombreux embranchements de chemin de terre. Vallonnements, tertres, tournants. Brutal et douloureux rappel de l’histoire avec une plaque du souvenir de six jeunes résistants fusillées là, en août 1944. Et puis bien entendu, ce qui commémore surtout Cezanne lui même. Sur ce talus de terre rouge du côté gauche de la route, où il était supposé monter, avant le chemin de Saint Jacques, on a posé une petite stèle très sobre qui indique que D’ici, Cezanne a peint le paysage de Sainte Victoire. Le paradoxe est que de cet endroit précis, aujourd’hui, en raison du développement des frondaisons, de la modification de l’implantation végétale, la Sainte Victoire n’est plus visible

En 2009, dans son ouvrage, Route Cezanne, route classée, Guy Ballossier nous invite à un pas à pas sur La Route :

Flâner, se promener sans hâte, en s’abandonnant à l’impression et au spectacle du moment. […] Suivre les traces de Cezanne, reconnaître et approcher quelques-uns des points de vue de ses célèbres paysages dans leur cadre naturel, découvrir des curiosités qui vous attendent aux tournants de tout ce parcours. […] Au bout de la Route, le village vous présentera son patrimoine aménagé au fil des siècles. Il contient à la fois des traces matérielles et des traces spirituelles qui font aimer le pays où l’on vit.

Ces deux livres sont aujourd’hui épuisés mais on peut les consulter à la Bibliothèque Méjanes et aux Archives Vovelle.
Cezanne la vie l’espace, Jean (Raymond), Editions du Seuil, coll Fiction et Cie, 1986
Route Cézanne, Route classée, Ballossier (Guy), Éditions Flâneries, 2009.

Cet article reprend l’esprit de ces deux ouvrages pour découvrir, à pied et en flânant, la beauté de La Route, la richesse patrimoniale et les curiosités du parcours.

Si vous voulez marcher dans les pas de Cezanne, le plus proche parking est le parking de la Torse. De la Torse au Château du Tholonet, vous ferez 3.7 km. Cependant, compte tenu de la dangerosité de la route, très fréquentée, il est conseillé aux familles de découvrir le parcours lors de la manifestation « Route Cezanne piétonne » organisée en principe chaque année un dimanche de juin ou de septembre. Renseignements Mairie du Tholonet 04 42 66 90 41

Panneau réalisé par François Gilly, artiste plasticien,  pour La Route Cezanne piétonne de 2006

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Enquête sur l’origine de la Nègre, domaine départemental

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Tout a commencé, comme d’habitude, par la prise d’informations sur le lieu d’une randonnée au pied du massif de l’Etoile, à partir du domaine de la Nègre, racheté par le département en 1987 et qui s’étend sur Château-Gombert et Plan-de-Cuques. J’ai voulu enquêter sur le pourquoi de la dénomination La Nègre. J’ai éliminé les informations données par l’office du tourisme car les sources et l’auteur ne sont pas cités.

Toponymie

A l’aide de André S. auteur du site story.gombert, qui m’a aidée dans ma réflexion, j’ai entamé une recherche sur « nègre » qui, en toponymie, ne se rencontre qu’en Occitanie : l’explication doit donc être recherchée dans l’histoire de la Provence ou la langue.

Nègre employé comme adjectif :

Souque Nègre (la Destrousse), cap Nègre (Var), Mourre Nègre (Luberon), château Noir au Tholonet, Teste Nègre, lac Nègre (06), cime Nègre (06). Nègre est un qualificatif pour sombre, noir, voire profond s’il s’agit d’un lac (Hypothèse 1). Dans la Nègre, le substantif a pu être éludé : la (maison) nègre.

Nègre employé comme nom :

Coteau du Nègre Roquevaire, lieu-dit la Nègre Peynier, domaine de la Nègre à Château-Gombert. Pour Roquevaire, nous y apprenons que vivaient dans le quartier deux familles Négrel. Pour Peynier,

Louis Antoine de Thomassin de Peynier, appelé plus simplement Antoine de Thomassin, comte de Peynier, né le 27 septembre 1731 à Aix-en-Provence, et mort le 11 octobre 1809 à Arance, est un officier de marine et administrateur colonial français des XVIIIe et XIXe siècles.[…] En 1796 il devient gouverneur général de Saint-Domingue.

Je n’ai pas trouvé d’autres exemples dans la région.

L’origine viendrait donc du nom d’un habitant du quartier : Nègre, Négrel (ancien nom de la commune de Chateauneuf-le-Rouge où vivait une famille de ce nom), ou surnom …dit le Nègre (hypothèse 2), d’un lieu de résidence (hypothèse 3) ou d’une fonction (hypothèse 4) qui relierait le propriétaire à une colonie où vivaient des esclaves noirs ou Noirs affranchis. Mon enquête portera sur ces hypothèses.

Datation de l’apparition du toponyme la Nègre

Ce toponyme figure sur la carte de Cassini (Le Nègre, 1740 – Merci Gilbert  G. pour l’information), et sur celle du cadastre napoléonien de Château-Gombert, 9e section I1 (3 P 1153) établi en 1820 : dans cet état de section la Nègre (féminin) est une maison rurale appartenant à JULLIEN Delouide, décédé le  22/11/1816 à Chateau-Gombert ; elle est entourée de plusieurs parcelles de vignes, de bois. Il n’y a que trois propriétés bâties : Palama, La Grande Bergerie, et la Nègre. La section A1 des Montblancs, sur Plan de Cuques, appartient à sa veuve Jeanne SAUVAIRE ; on y trouve la source des Ouides et des broussailles. Le surnom Delouide (= de l’Ouide1) donné à Nicolas JULLIEN est si bien ancré dans la région qu’il s’est substitué à son nom ; même pour l’administration, il est connu comme JULLIEN De Louide comme en témoigne le journal des expropriations au moment de la construction du canal de Marseille. Ses enfants héritiers du domaine, sont Joachim Nicolas Marie et Jean-Baptiste Dorothé Gratien.

Généalogie du propriétaire en 1820 du côté des hommes

« Nègre » est apparu à la moitié du XVIIIe ; pour être enregistrée sur une section du cadastre napoléonien, la dénomination doit avoir été communément utilisée et confirmée par les habitants lors de l’enquête orale des géographes. Je vais donc établir l’ascendance de JULLIEN Nicolas sur quelques générations grâce à Pierre R. du site gombertois.fr qui m’a donné les premières informations généalogiques et grâce aux sites internet  geneanet, geneprovence, familisearch, et filae auquel j’ai dû m’abonner pour un mois.

Conventions : ° naissance (+ décès) x mariage ChGo : Chateau-Gombert.

Note : les personnes aux rangs 5, 6 et 7 ne sont pas conformes à la généalogie parue dans l’histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, vol.3
GIUGLINI (en français JULLIEN) et BONADIO sont deux familles italiennes émigrées en France au XVIe

  1. Balthazar (François ?) JULLIEN  x Virginie BONADIO
    ° env. 1580
  2.  Mathieu (François ?) JULLIEN x Catherine BOURTOUMIEU
    (en provençal BOURTOUMIEU = BARTHELEMY)
    °18-07-1605  (+ avant 1667) x ???
  3. Nicolas JULLIEN x Françoise BARTHELEMY
    ° 18/6/1633 St-Martin Marseille (+ 29/06/1711 Accoules) x 1667
    A la date du 6/9/1667 de l’acte de mariage la femme de Nicolas JULLIEN se nomme Françoise LOMBARDON(NE) ? Parrain du chevalier Nicolas ROZE
  4. Pierre Nicolas JULLIEN x Claire BOUTASSY
    °8/6/1668 Marseille (+20/05/1732 ChGo) x 9/6/1701. Nommé échevin en 1701.
  5. Nicolas Barthélémy JULLIEN x Madeleine LESBROS
    °1701 (+     ??        )  x 20/04/1745 St-Ferreol
  6. Nicolas JULLIEN Delouide x Marie-Françoise DE SURIAN
    °02/03/1746 (+ 22/11/1816 ChGo) x 24/11/1772 Accoules

    1. Joachim Nicolas JULLIEN x Marie Anne FABRON
      °12/27/1775 St-Ferreol  (x 24/08/1809) +  après 1828. Il est négociant au moment de son mariage. Il a un fils Barthélémy Joachim JULLIEN x Jeanne Clément MARON
    2. Jean-Baptiste Gratien JULLIEN x Jeanne MARON.

      °18/12/1784 ChGo  (x 23/04/1828) +     ???         . Les parrains sont J.-B. Agnel, négociant et Daumas, courtier royal.

    Les actes – que j’ai presque tous récupérés en ligne sur le site des archives départementales des Bouches-du-Rhône, nous apprennent que Nicolas Jullien Delouide est écuyer au moment de son mariage – appellation conférée à titre honorifique à quelqu’un qui remplit de hautes charges, chevalier de l’ordre du mérite et échevin ; les échevins élus par les bourgeois ou l’ensemble des habitants, s’occupent des affaires communales ; ils sont classés en 5 ordres : noblesse, avocats, négociants, bourgeois, marchands.
    Le Nicolas JULLIEN du XVIIe est cité dans l’Armorial de la ville de Marseille : recueil officiel dressé par les ordres de Louis XIV / publié pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque impériale, comte Godefroy de Montgrand, Marseille, 1864

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Antoine de Saint-Exupéry : la vérité sur sa mort 60 ans après

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Dans de nombreux livres, sur de nombreux sites internet, les circonstances de la mort de Saint-Exupéry ne sont toujours pas explicitées ; jusqu’à très peu de temps, on ne connaissait ni le lieu exact, ni les circonstances de sa disparition. A partir de sources les plus proches possibles des découvreurs, cet article a pour but d’énumérer les principales péripéties de l’enquête émaillée de quelques fausses pistes.
Première publication : 5 avril 2013. Mise à jour : 23 octobre 2016.

Sur le même thème Autoportrait de Saint-Exupéry en Petit Prince pendu

Biographie
L’enfant

Jean de Saint-Exupéry rencontre Marie Boyer de Fonscolombe, arrachée à sa Provence natale. Il l’épouse le 8 juin 1896 et le couple s’installe à Lyon.

Antoine, né le 29 juin 1900 à Lyon, est le troisième d’une famille de cinq enfants. Turbulent et désordonné, Antoine invente continuellement des jeux en exigeant des autres de s’y soumettre. Il écrit des vers et se fâche quand on ne l’écoute pas avec attention. Il fait preuve d’une étonnante curiosité pour les moteurs, les trains et les engins volants. Plus tard, il déposera quelques brevet d’invention à l’INPI.

Le pilote
  • Antoine vole la première fois en juillet 1912. Ayant obtenu son brevet civil en 1921, il reçoit une formation de pilote militaire au Maroc, dans les environs de Casablanca où il est muté le 2 août 1921. De retour du Maroc il est dirigé sur Istres (Bouches-du-Rhône) où il s’entraîne sur un vieil avion Caudron G3. Le 23 décembre 1921, il obtient son brevet de pilote militaire. Le 5 février 1922, il est nommé Caporal. Le 3 avril 1922, il est admis élèveofficier de réserveIl a une réputation d’incorrigible distrait.
  • Sur recommandation d’un ami de la famille, le général Barès, Antoine de Saint-Exupéry est engagé par la Compagnie aérienne française (C.A.F.) en 1924.
  • En 1926, Antoine de Saint-Exupéry est recruté par Didier Daurat à Toulouse Montaudran ; il fait son entrée à la Compagnie Générale d’Entreprise Aéronautique (C.G.E.A.), dirigée entre autres par Pierre-Georges Latécoère. Enfin,il rejoint la famille des pilotes Jean Mermoz et Henri Guillaumet.
  • En avril 1931, à Agay (Var) où réside sa soeur, il se marie avec Consuelo Suncin, à la fois écrivaine et artiste salvadorienne qu’il a connue à Buenos Aires. Elle décèdera en 1979.
  • Après une année au service du courrier, Antoine de Saint-Exupéry est nommé chef d’aéroplace à Cap Juby (Tarfaya). En décembre 1935, il se lance dans le raid Paris-Saigon.
  • En janvier 1938, il renouvelle l’aventure et tente le raid New-York-Terre de Feu sur son nouveau Simoun modèle C635. Accompagné du fidèle André Prévost, il embarque à bord du paquebot Ile de France, emportant le Simoun démonté.
  • Dans les jours qui suivent la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne le 3 septembre 1939, Antoine de Saint-Exupéry est mobilisé. Il est affecté à la base de Toulouse-Francazal dans une unité de bombardiers où il doit suivre des cours de formation. Cette situation à l’arrière lui déplaît : il veut voler.
  • Le 1er avril 1943, désespéré de ne pas servir son pays, il obtient de la mission Béthouart un ordre de mobilisation. Désormais, les hommes sont intégrés dans le groupe de reconnaissance photographique commandé par le colonel E. Roosevelt. Les appareils de son groupe sont des Lightning P38 ; le règlement établi par les Américains interdit à ceux ayant dépassé la trentaine de piloter ces engins (650 km/heure, 13000 m d’altitude). Il est âgé de 43 ans. Avec une dispense exceptionnelle, en juin 1943, il est autorisé à voler. Le 19 juin, il est reconnu provisoirement apte à voler en P38.
  • Le 25 juin 1943, il est promu commandant et le 29 juin il subit avec succès un test médical. Le 2 juillet, il suit son unité à La Marsa (Tunisie). Le 21 juillet, il effectue sa première mission de reconnaissance au-dessus de la Côte d’Azur. Au retour de la seconde, des incidents de pilotage et une certaine nonchalance en ce qui concerne les consignes techniques lui valent d’être suspendu de vol le 1er août 1943.
  • Après avoir multiplié les entrevues et les suppliques, il obtient l’autorisation de voler à nouveau. Il est affecté à la 31escadre de bombardement début avril 1944. Le 16 mai 1944, il obtient son détachement de la 31e escadre (Sardaigne). Le 14 juin, son premier vol de reconnaissance se déroule au-dessus de Rodez et d’Albi. Le 23 juin, sa seconde mission l’emmène vers Avignon. Le 29 juin, jour de son anniversaire, il vole au-dessus de Grenoble.
  • Le 17 juillet 1944, son unité est transférée à Borgo (Corse) : de là, les hommes doivent préparer le débarquement de Provence.
  • Le 31 juillet 1944, il prend place dans le Lightning n°223 pour une mission de reconnaissance sur la région de Grenoble et Annecy. À 8h35, il décolle de la base de Borgo sa dixième mission dont il ne reviendra jamais. C’est sans doute René Gavoille qui écrira sur le carnet d’activité aérienne, une simple mention : « Mission photo en haute altitude sur le sud de la France. Non rentré. »

Eléments extraits du site officiel 

Quelques unes de ses oeuvres

Écrit pendant son séjour en Argentine, Vol de nuit reçoit un accueil enthousiaste des lecteurs dés sa parution en 1931.

Conte poétique et philosophique, Le Petit Prince est d’abord publié aux États-Unis en avril 1943 puis en France en 1946.

Antoine de Saint-Exupéry débute son activité journalistique en 1932 en livrant ses premiers articles à la revue Marianne nouvellement créée par Gaston Gallimard.

Enquête sur les circonstances de sa disparition

Près de 60 années durant, en dépit de multiples tentatives, le mystère de cette disparition ne sera jamais élucidé.

Un témoignage de 1944 qui prendra tout son sens bien plus tard

Voici quelques années, des copains de Raymond Cantier qui sont dans l’aviation, ont fait le rapprochement entre le témoignage de leur ami et la disparition de Saint-Exupéry.

Je faisais partie d’une petite structure de la Résistance, Jeune République, que dirigeait un gars qui s’appelait René Monory. […] Ce jour-là, avec des copains, nous étions coincés près de Marseilleveyre, à cause des soldats allemands d’une casemate. On se planquait quand j’ai vu un avion allié pris en chasse par un Allemand. […] J’ai dit à un de mes amis : ’Il ne va pas s’en sortir’. […] Les deux avions se suivaient d’assez près. L’Allemand a tiré, l’avion est tombé en mer… R. Cantier

Disparition de Saint-Exupéry : l’allemand a tiré, l’avion est tombé en mer, La Provence

L’hypothèse de 1994 : le cimetière de Carqueiranne

En 1994, une controverse avait surgi autour de nouveaux témoignages, contestés par la famille, affirmant que l’écrivain était enterré dans un cimetière de Carqueiranne, une petite commune du littoral varois. C’est le corps d’un homme

âgé de trente à quarante ans, taille d’environ un mètre soixante quinze, de corpulence vigoureuse, […] auquel adhéraient encore quelques lambeaux d’effets militaires

qui avait été repêché au large de la ville le 3 septembre 1944. La famille du pilote écrivain s’était toujours refusée à son exhumation.

Les expéditions : dans la baie des Anges, 1992 et Giens, 1993

En 1981, Daniel Décot, historien spécialiste de l’aviation, exhume un rapport de la Luftwaffe où l’aspirant Robert Heichele affirme avoir été attaqué ce fameux 31 juillet 1944 par le double fuselage si caractéristique d’un Lightning au-dessus de Castellane. L’Allemand aurait descendu son ennemi en combat singulier, avant de le voir s’abîmer en mer à 12 h 5, à une dizaine de kilomètres au sud de Saint-Raphaël.

Le témoignage de Robert Heichele relance l’enquête ; une expédition de recherches, en octobre 1992, est financée par le Champagne Louis Roederer – dans la baie des Anges, non loin de Nice. A bord du Suroît, navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), les compagnons de route de Saint-Ex, René Gavoille et Jean Israël, ainsi que Frédéric, le petit-neveu de l’aviateur. Pendant quinze jours, les moyens les plus perfectionnés sont utilisés pour localiser l’avion. Sans succès.

Une seconde campagne, dans le golfe de Giens est un nouvel échec.

La pêche miraculeuse de Jean-Claude Bianco, le 7 septembre 1998.

En découvrant, par hasard, le bijou de l’écrivain, Jean-Claude Bianco, pêcheur marseillais propriétaire du chalutier l’Horizon, relance l’affaire contre son gré. Le 7 septembre 1998, ses filets remontent une drôle de concrétion calcaire où brille la chaîne en argent. Outre les nom et prénom du pilote disparu et celui, entre parenthèses, de sa femme, se lisent sur deux autres lignes : « c/o Reynal & Hitchcock », puis « 386, 4th Ave. NYC USA », les éditeurs de l’auteur et leur adresse.

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