La formation des Mourres

Publié le Catégories * 04Mots-clés 9 commentaires sur La formation des Mourres

Des rochers aux formes étranges

Les MourresEntre Forcalquier et Fontienne, dans les Alpes de Haute-Provence, on peut observer un ensemble de rochers aux formes étranges : c’est le site des « Mourres ». Si vous avez fait la balade proposée par randomania, vous n’avez pu qu’être frappés par l’aspect fantastique de ces rochers qui semblent être sortis de terre tels des champignons ! Vous vous êtes certainement interrogés sur leur origine et la façon dont ils se sont formés. Le sujet est complexe et a divisé les spécialistes eux-mêmes car, comme nous allons le voir, le site des Mourres est unique au monde, c’est à dire qu’il n’existe nulle part ailleurs un site équivalent qui serait le résultat d’un phénomène géologique identique.

Mais d’abord, il faut tordre le cou à une légende qui voudrait que ces rochers n’aient été formés que par l’action de la pluie et du vent qui se jouant des différences de dureté entre les roches aurait façonné ces formes étonnantes. Nous ne sommes pas, non plus, en présence d’un phénomène karstique comme à Montpellier-le-Vieux où la dissolution du calcaire par les eaux de ruissellement a créé un chaos de rochers aux formes les plus diverses.

Des rochers en forme de champignonsLe « découvreur » des rochers des Mourres, en tant que phénomène géologique, est Wilfrid Kilian, un des trois fondateurs de la géologie alpine (les deux autres étant Charles Lory et Pierre Termier), qui les décrivit le premier et tenta d’expliquer leur formation dans une thèse parue en 1899. Selon lui, la forme de ces rochers était due à une érosion différentielle du calcaire irrégulièrement imprégné de silice (La silice est une roche dure alors que le calcaire est une roche tendre).

C’était à la fin du XIXe siècle, on a fait de nouvelles observations depuis. J’éviterai dans cet article tout terme « savant », c’est à dire ceux qu’utilisent les géologues, pour m’en tenir à un langage simple et clair afin de mieux rendre compte du phénomène. Je vous passe donc les explications scientifiques pour aller à l’essentiel.

Continuer la lecture de La formation des Mourres

Le Cousson, la montagne préférée des Dignois

Publié le Catégories * 04Mots-clés , , , Laisser un commentaire sur Le Cousson, la montagne préférée des Dignois

Une montagne, deux sommets

 

Le Cousson est la montagne préférée des Dignois. D’après Jacques Teyssier, Cousson viendrait du latin cossonus (coussoun en provençal) qui signifie « écuelle de bois dont les bergers se servaient pour traire le lait et pour boire. » Cette étymologie est fort probable car les pentes du Cousson sont depuis la nuit des temps un lieu de pâturage.

Le Cousson a la particularité de posséder deux sommets : le sommet nord qui culmine à 1516 mètres, appelé Podium Regalé dans un document de 749, et le sommet sud, 1511 mètres d’altitude, qu’on appelle parfois le sommet signal depuis que l’Institut Géographique National (IGN) y a installé une borne géodésique. Entre les deux sommets, on trouve à l’ouest l’Ubac des Estourons et à l’est le vallon de Richelme riche en sources.

La flore et la faune du Cousson

A la fin du XIXe siècle, le Cousson était pratiquement nu et déboisé du fait d’un essartage excessif et du surpâturage. Le reboisement a été fait dans le cadre de la loi de 1860 sur le reboisement des montagnes remplacée en 1882 par la loi sur la Restauration des Terrains de Montagne. Sur les pentes nord, on trouve aujourd’hui la forêt de Gaubert formée de chênes laissant la place à des hêtres à partir de 1000 mètres. On y trouve aussi des pins noirs d’Autriche et des pins sylvestres. A partir de 1400 mètres, c’est le domaine du mélèze. Au sud, les pentes sont couvertes de landes de genêts ou de buis. Les anciens champs des Hautes Baties et du vallon de Richelme ont été reboisés avec des merisiers et des noyers. Un magnifique séquoia s’élève près de la maison forestière.

A la base du Cousson, sur les versants nord, les derniers oliviers marquent la limite de l’étage méditerranéen. Vers 1400 mètres, les mélèzes marquent l’étage subalpin. Entre les deux, les hêtres, aujourd’hui replantés, sont représentatifs de la forêt originelle. Sur les versants sud, l’exploitation agricole et le surpâturage ont fait disparaître les forêts de chênes originelles. Il ne subsiste plus que des landes à genêts sur les calcaires marneux et des landes à buis sur les calcaires à silex. (d’après Georges Bellon)

Parmi les arbustes, citons : le genêt cendré, le buis l’amélanchier, l’érable, le noisetier, le sorbier des oiseleurs, le genévrier, le cade, la coronille, le baguenaudier. Parmi les espèces florales : la lavande, le thym, la sarriette.

La flore alpine est représentée par le raiponce, la globulaire, l’androsace, la petite gentiane, les épervières, les circes, l’aster acre, le tussilage des Alpes, le séneçon doronic, le géranium luisant, l’astragale, le myosotis, la campanule à feuilles rondes, la germandrée des montagnes, les poligales, les primevères, le rosier pimprenelle, les saxifrages, les joubarbes, les oeillets, les scabieuses.

La faune aviaire comprend la corneille, le coq de bruyère et la perdrix grise. Les mammifères sont représentés par les sangliers et les chamois que l’on peut apercevoir de façon épisodique.

Continuer la lecture de Le Cousson, la montagne préférée des Dignois