Antoine de Saint-Exupéry : autoportrait en Petit Prince pendu

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Analyses documentées, écrit par Pascal HA PHAM

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Ce terrible dessin, jusqu’ici pratiquement inconnu du grand public, suscite une analyse approfondie tant il est poignant. Il fut réalisé par Antoine de Saint-Exupéry fin 1942 – début 1943.

C’est durant cette période que Saint-Exupéry souhaita la rupture avec Nelly de Vogüe. C’est aussi durant cette période que Saint-Exupéry se fâchera avec la M.G.M. (Metro Goldwyn Mayer, photo MGM ci-contre du domaine public) : une entreprise américaine créée en 1924 par Marcus Loew. Nous en comprenons un) peu mieux les raisons grâce à ce terrible DESSIN,… terrible DESSEIN,… TERRIBLE DESTIN qui s’en suivit.

Saint-Exupéry donna l’original de ce dessin en cadeau à Sylvia Hamilton peu avant le retour de notre grand écrivain-aviateur vers l’Europe et le nord de l’Afrique au printemps 1943.

L’année suivante (1944) Sylvia Hamilton se mariait avec Gottfried Reinhardt, un cadre important de la FOX M.G.M. Mais dès la fin 1942 – début 1943, Antoine de Saint-Exupéry avait découvert la ‘tromperie’ = Sylvia Hamilton – son égérie, son amour fou – avait un autre amant…. néanmoins Antoine continuera-t-il à rêver à Sylvia jusqu’au bout ? cela parait maintenant évident.

Ce dessin est-il sorti de l’ombre lors de la vente Drouot du 14 mai 1976 ? Toujours est-il que Sylvia Hamilton-Reinhardt, la première propriétaire (Antoine lui en avait fait ‘cadeau’) s’en était séparé lors de l’importante vente dispersante de 1976 à Paris. Depuis, ce dessin poignant (il interpelle grave !) n’a jamais été présenté en public… sa dernière brève apparition daterait de l’été 2020 dans une vente parisienne où les acheteurs le boudèrent = seconde tragédie !

De cette brève chronologie historique de faits et de documents, il devient évident que la thèse de Colette Branchu, soutenue en novembre 2011, ne pouvait pas tenir compte de ce dessin sordide : un dessin pourtant révélateur, témoin des turbulences amoureuses importantes d’Antoine, lesquels troubles ont très probablement et/ou nettement accéléré le retour définitif d’Antoine de Saint-Exupéry en Europe au printemps 1943.

Une à une, les femmes abandonnaient Saint-Exupéry et son succès auprès d’elles n’était plus au rendez-vous (voir aussi Lettres à l’inconnue écrites par Antoine à partir de l’été 1943) ; il ne lui restait plus que les avions, de nouveaux écrits… et les copains comme refuges / reliefs de vie…

Antoine vivra encore un an, comme cela, il bourlinguera en grand danger : circonstance aggravante ? Oui = son addiction à la benzédrine.

Le voile se lève donc…, peu à peu, concernant les complications et les énigmes contenues dans son livre Le Petit Prince.

Voir la thèse de Colette Branchu, Archéo-analyse de l’œuvre : Le Petit Prince – l’écriture d’un secret ou la trace secrète d’une écriture hiéroglyphique, Psychologie. Université Paul Valéry – Montpellier III, 2011. Français ⟨NNT : 2011MON30109⟩

Extrait de Un petit prince pendu de Saint-Exupéry vendu aux enchères (LeMatin.ch, 1er juin 2020)
 

Vente aux enchères d’Un Petit Prince pendu

Une œuvre aussi étonnante que sombre et désespérée sera vendue à Paris le 4 juin (2020). On reconnaît en un instant le trait d’Antoine de Saint-Exupéry, l’auteur du célèbre Petit Prince…. Ici, le Petit Prince est seul sur une petite planète, pendu à une potence. Le second plan a toute son importance. On y voit un couple d’amoureux enlacés sur un banc, sur une planète nommée Fox MGM. Car l’histoire de ce dessin est celle d’un chagrin d’amour.
Cette aquarelle sur papier filigrané mesure 27 x 21 cm et a été peinte en 1942 ou au début 1943. Saint-Exupéry vit alors en exil aux États-Unis, à New York.

Un autoportrait

Là, l’écrivain et aviateur français tombe amoureux d’une jeune journaliste américaine, Sylvia Hamilton. Mais la relation ne dure pas. Et sa muse américaine va se marier – et s’enlacer – avec un Américain producteur de la MGM, explique au Parisien Ludovic Miran, l’expert de la vente. Le couple en arrière-plan serait donc son amour perdu avec son nouveau mari. Et au premier plan, ce ne serait pas le petit prince qui se serait pendu, mais Saint-Exupéry lui-même, représenté en petit prince. L’œuvre est d’ailleurs décrite comme Autoportrait en Petit Prince pendu, sur la planète Terre.

Manuscrit du Petit Prince

Sylvia Hamilton est cependant manifestement restée chère au cœur de Saint-Exupéry. Juste avant de quitter l’Amérique, en avril 1943, il lui laisse ce qu’il a de plus précieux : le manuscrit du Petit Prince. Ainsi qu’une série de dessins, dont cet autoportrait désespéré. Il ne la reverra plus. L’aviateur trouvera la mort un an plus tard, en juillet 1944, lorsque son son avion s’abîme en Méditerranée.

Quant à cet autoportrait en pendu, il a été exposé à la salle des ventes de Drouot, à Paris. Puis mis aux enchères le lendemain, le 4 juin, par l’étude Kâ Mondo. Nb : le dessin n’a pas trouvé preneur lors de la vente.

Extrait de Des œuvres rares de Saint-Exupéry exposées à Toulouse avant leur vente aux enchères (ActuToulouse, 14 mai 2017)

Exposition éphémère du jeudi 18 mai 2017 à Toulouse… en prélude et avant la vente ARCURIAL : une dispersion prévue à Paris le 14 Juin 2017.

Toulouse avait déjà accueilli une exposition d’œuvres authentiques de l’auteur et aviateur Antoine de Saint-Exupéry. Une exposition particulièrement éphémère, puisqu’elle ne fut visible que le jeudi 18 mai 2017, à l’Hôtel Dumay au musée du Vieux-Toulouse. Douze dessins et sept lettres furent présentés.

Au total 19 œuvres originales signées de la main de l’aviateur. Dans le lot, onze dessins à l’encre et au crayon datés de 1944, ainsi qu’un dessin daté de 1942 qui constitue l’une des premières esquisses de la célèbre histoire du Petit Prince
Sept lettres manuscrites furent également présentées au public : six adressées à Sylvia Hamilton, avec qui Antoine de Saint-Exupéry entretenait une amitié amoureuse, et une à son ami Pierre Dalloz. Celle-ci est reconnue comme l’une des dernières lettres écrites par l’aviateur avant son décès et dans laquelle il dit :  Moi, j’étais fait pour être jardinier.

Note : d’autres articles sont prévus à la suite : le prochain rapportera deux des six lettres d’amour tendre envoyées par Antoine à Sylvia Hamilton
Cinq autres articles délibérément ciblés sur le contexte de sa dernière mission, celle du 31/07/1944, sont en position de poursuivre l’alimentation de la tribune qui m’est offerte.

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